par l’équipe juridique ( Ermittlungsausschuss ) Forêt de Hambach
+++Avertissement déclencheur: Ce texte décrit la violence policière+++
Contenu: Zone de danger à grande échelle | Liberté de la presse massivement restreinte | Mise en danger et violence | Traitement en centre de détention ( GeSa ) | Prisonniers-ières en taule
Ces dernières semaines, nous avons reçu des témoignages de nombreux actes illicites de la part de RWE et de la police, dont certains ont mis en péril la vie d’activistes. Ce ne sont pas des occurrences exceptionnelles. Au contraire, la police et les gardes d’RWE se comportent de la même manière depuis des années, notamment dans la Forêt de Hambach. La seule différence est qu’au cours des expulsions de ces dernières semaines, les médias ont attiré beaucoup plus d’attention et que les maltraitance se sont passées à des intervalles plus rapprochés.
Notre texte n’est pas exhaustif. Nous ne pouvons signaler que les incidents dont nous avons entendu parler.
Une discussion approfondie, médiale et concrète sur le comportement de la police fait défaut jusqu’à présent. Il est incompréhensible pour nous que le reportage dans les médias se concentre sur les excréments, possiblement jetés aux fonctionnaires, alors qu’ils mettent en même temps la vie de activistes en danger. Les manifestant*s et les activistes sont censés garder leur protestation dans les limites de la légalité, tandis que la police agit de manière systématique et disproportionnée et nie les droits des personnes, comme la liberté de réunion et l’intégrité physique. Nous avons donc documenté et rassemblé certaines expériences qui permettent de mieux comprendre les pratiques dégradantes et illicites du pouvoir de l’État. Ce ne sont pas des cas exceptionnels d’inconduite individuelle de la part de la police, mais un problème structurel de la police en tant que force exécutive à laquelle les activistes sont souvent confrontés.
Zone de danger à grande échelle
Fin août, avant même l’éviction, toute la zone autour de la forêt de Hambach, y compris le village de Buir, a été déclarée zone de danger. Cela permet à la police d’effectuer des contrôles d’identité et des fouilles massives, arbitraires et durables. Les gens ont été empêchés d’arriver et de partir pour des manifestations enregistrées et ont parfois été arrêtés à raison de ne vouloir pas révéler leur identité. Nous y voyons une grave restriction de la liberté de réunion ainsi que du droit fondamental des résidents, des promeneurs et des autres visiteurs de circuler librement, ce qui n’est pas justifié dans la même mesure.
Par exemple, « Alfpartout », un collectif en camionnette cuisinant pour les occupant*s, est fouillé de nombreuses fois. Au cours d’une de ces perquisitions, quelques passant*s qui se trouvaient là par hasard, ont été menacés par la police armée, ainsi que les habitants de la camionnette elle-même. Pour plus de détails, voir : http://alfpartout.blogsport.eu/2018/08/23/festnahmen-und-busbeschlagnahmung-beim-hambacher-wald/ Traduction anglaise sous le texte allemand.
Après que la camionnette ait été confisquée pendant plusieurs jours sans ( certificat de saisie ), des appareils électroniques d’une valeur de 2000 € étaient disparus après la remise, qui ne représentaient aucun danger au sens de la zone de danger déclaré. Pour Verwahrungsbescheinigung, veuiilez lire: §43 PolG NRW – Sicherstellung et §44 PolG NRW – Verwahrung: « Un certificat doit être délivré à la personne concernée pour lui indiquer le motif de la saisie et désigner le bien saisi. ».
En outre, juste avant la campagne d’expulsion dans la forêt, un raid a eu lieu dans le camp de pré, au cours duquel des infrastructures telles que la bibliothèque et la cuisine extérieure ont été détruites. Le camp de prairie est une propriété privée que le propriétaire laisse aux activistes. La raison prétendue pour cette fouille était qu’ils soient à la recherche des objets susceptibles de commettre des crimes. Pendant la recherche, i.a. des bidons à eau de 1000 litres ont été confisqués, ce qui constitue l’une des rares sources d’eau pour le campement de prairie et les occupations dans la forêt.
Depuis le début des expulsions, la libre circulation des personnes a été sévèrement restreint.
Selon la police, plus de 700 expulsions et une quarantaine d’interdictions d’accès ont été émises, dont certaines devraient être valables jusqu’en décembre ou jusqu’à la fin de la saison de la coupe à blanc. À notre avis, la plupart de ces expulsions et interdictions d’accès sont illégales et disproportionnées car elles sont beaucoup trop étendues en termes de temps et de lieu. Par ailleurs, de nombreuses actions en justice ont été engagées devant le tribunal administratif d’Aachen, qui n’ont pas encore abouti. Des contrôles d’identité sont effectués dans les rues auxquels aussi des mineurs sont fouillés. En outre, une personne ayant une identité transsexuelle a été saisie dans le pantalon pour la détermination du sexe biologique parce que la police a supposé qu’elle utilise une fausse carte d’identité.
La promenade en forêt du 23/09/2018 fut limitée à un rassemblement, ce qui restreignait sévèrement la liberté de réunion protégée par l’article 8 de la Loi Fondamentale Allemande ( Constitution ).
De plus, des objets sont confisqués à maintes reprises en fonction de la zone de danger: des bâches anti-pluie, tentes, sacs de couchage, lunettes, brosses et autres ustensiles de peinture, ainsi que de nombreux harnais d’escalade, indispensables pour la sécurité de grimper aux arbres. La police a déclaré, sauf cas exceptionnels, retenir tous les objets confisqués jusqu’à la fin des travaux de déforestation.
Même un enfant de 6 ans fut vérifié pour avoir été déguisé parce qu’il avait une écharpe nouée autour du cou et de la bouche. La police a ensuite contacté le bureau d’aide à la jeunesse. Malheureusement, ce type d’action policière n’est pas inhabituel: lors de manifestations, il arrive encore et toujours que la police – bien qu’objectivement il n’y ait aucun danger – crée une prétendue mise en danger des enfants afin d’empêcher les parents d’assister à des manifestations avec leurs enfants.
Liberté de la presse massivement restreinte
La liberté de la presse pendant les expulsions a été rendue plus difficile par le fait que la police n’a pas autorisé*s à passer certains représentant*s de la presse, qu’elle a < emmenés de force des journalistes, confisqué des appareils photo ou smartphones. La raison donnée pour ces restrictions à la liberté de la presse était que la zone entourant les expulsions était trop dangereuse pour y pénétrer. En partie, aucune raison n’a été donnée : « Parceque je n’ai pas envie à discuter avec vous. » De cette manière, dans de nombreux cas, le droit à une justification d’une action policière contre les personnes concernées était refusé.
Le DJV ( Association allemande de journalistes ) criticized the work of the police in several press releases:
“Reasons are reports of journalists, whom the police denied the passing of the barriers […]” Frank Stach, chairman of DJV North Rhine-Westphalia, adds: “The police blockade affects journalists who can legitimize themselves as professionals. The behavior of the police is unacceptable. Unfortunately, there have been complaints from colleagues about obstructions in the past few days.”
Partly, journalists who were allowed by the police to enter the forest, were immediately thrown out again by RWE employees.
Despite the admonition of the DJV, nothing has changed in recent days that the police – whether systematically or due to bad internal coordination – hinders press representatives at work and thus also denies civil society its right to impartial information.
Also paramedics, pastors and parliamentary observers are repeatedly prevented by the police to go into the forest in order to practise their work there.
Even after the deadly accident on 09/19/2018, psychological assistants were prevented from entering the forest. In Beechtown, police arrested an activist who wanted to come down from the tree to mourn.
In at least one case, paramedics were not left to an injured person who had been harmed by the police operation. In one case, pepper spray was used against clearly discernible paramedics.
Mise en danger et violence
During the felling and clearing, RWE employees and the police regularly endangered the lives of people to be evicted, despite warning signs and multiple specific indications by the activists.
Among other things, the following actions could be observed:
- Safety ropes and secondary safety ropes, on which humans were attached, were cut through ( for example, on 9/27 in Gallien ). Sometimes, accidents could only be avoided by incidental rope friction or rapid action by the activists. An activist who was being evicted from the Skypod ( a wooden platform suspended between the trees ) in North said, “There was only the friction holding out because the rope was wrapped around the tree.”
- Initially, the police ignored the underground tunnel in “Oaktown”, despite being aware that there were people in it, moving heavy machinery on it and endangered this way the lives of the activists. At times, machines were standing right next to the tunnel entrance, causing exhaust fumes to be channeled into the tunnel. The ventilation system of the tunnel was further affected by an oil-smeared compressor, so that the activists located there were put into mortal danger by the toxic exhaust gases.
- By overnight evictions, nocturnal sonication ( inter alia chainsaw noises from megaphones ), and constant lighting of the sleeping places over several days, many activists were deprived of sleep and thus suffering from reduced ability to concentrate. In some cases, strobe light was used, This can trigger epileptic fits, among other things.
- During the eviction of the blockade “niederAUSmachen” in the power plant Niederaußem, which took place at the same time as the evictions in the Hambach Forest, police officers brought a person in mortal danger, because they carried away a tripod ( three-legged barricade ), on which the person was.
The systematic sleep deprivation by sonication and lighting is internationally recognized as torture. Furthermore, the police regularly threatened with massive violence during the eviction work. From a “Junge Welt” article: “With sentences such as «I’m gonna break your wrist», the officers appeared to be aggressive on Monday.”
Anett Selle, a taz journalist, reported on the evictions on Sept. 27th: “Some hit faces, heads or arms, with their hands or shield edges. They corner people, until panic arises. They push, people fall, others kick on them, even press is beaten.” ( Video )
In the last weeks, the brutal actions of the police have resulted in several serious injuries such as a broken arm, a broken foot or broken and bruised ribs that came about during the eviction impacted by police. Already on the first day of the eviction, a person’s glasses were torn off their face, fingers were pressed on their eyes and they were torn to the ground.
In addition, the police constantly used pain grips. Pain in the ear caused a person to hear badly hours later. An activist was hit while clearing a sitting block with a wooden board. In addition, pepper spray was used against protesters. The systematic addition of pain as an eviction method is common but not less despicable.
In addition, the police all the time routinely uses pain grips. Pain in the ear caused a person to hear badly still hours later. During the eviction of a sitting block, an activist was hit with a wooden board. In addition, pepper spray was used against protesters. The systematic application of pain as an eviction method is common but not less despicable.
On Sept. 27th an activist fell from a ladder at a tree house – she fell from 8 m height and landed with several broken ribs and bruises all over the body in the hospital. She herself said about the incident: “On the last step, I saw people again being put in mortal danger when the police installed their elevator above the safety ropes, at which there were people attached. The panic you feel then is unimaginable and has made me to fall from 8 meters.” ( Article in the BILD-Zeitung )
Experience has shown that without press representatives in the vicinity, often more violence is committed against the activists. For example, on 9/26 an activist in « T-Town » was beaten up by the police when he was the last person on the scene.
Traitement en centre de détention ( GeSa )
According to the police, 437 people have been taken into custody since the beginning of the eviction ( as of 09/29 ). Again and again we found that elementary rights of the imprisoned were not respected and they partly were treated inhumane. Here some examples:
- Taking away and not giving back or breaking of glasses and various other personal items, often without seizure certificate.
- Completely naked undressing of the activists was more the rule than the exception, sometimes with fingering in the anus and insults on how “dirty” one is. This practice violates human dignity and physical integrity and is only lawful if there are concrete indications that the person is hiding something, but should never be used as a standard measure.
- Pain grips during the identification treatment.
- There were sometimes no or not enough blankets, water and food provided. Activists reported that they only received a dry roll and were denied further food.
- Activists were denied calls to the EA ( legal team ) or lawyer, in individual cases even during several days. They were misinformed about their rights and further measures. In some cases, they were not informed of the allegations that caused the loss of their freedom. There were also attempts made, with the help of threats and false information, to make the detainees provide their personal details.
- The legal deadlines for detention were often exhausted to the last minute and in some cases even exceeded. Judicial reviews of remand took place only rarely and if, then only after about 20 hours, instead of after 2-3 hours ( the law says: “without delay” ). If there were reviews, in most cases the maximum duration was applied for and imposed – also the courts in Kerpen and Düren cooperated.
- Non-German-speaking people did not get a translation when they were informed about their rights and further measures.
Some people were still held in custody for hours despite the fact that they carried their ID cards with them and showed them without hesitation. A reason for their arrest was not mentioned by the police.
Prisonniers-ières en taule
Since a barricade clearance on 19.03.18 UPIII ( unknown person ) is in custody. Meanwhile, she was sentenced to 9 months in prison without probation. During the evictions of the past two weeks, five more people have been arrested. One of these people has since been released after 10 days in prison. Two of them are alleged to have been chained together at a tree house, whereby they meet, according to the public prosecutor’s office in Aachen, “resistance to law enforcement officers in a particularly serious case” ( §113 ). These two persons were unable to contact the lawyer for more than three days, despite repeated requests for legal assistance. In another case, in which the police had promised to inform the lawyer about the review of remand date or to allow the people to call, they forgot it according to their own statements and left the defendants without legal counsel in the review of remand. A disregard of the right to consult a defender ( §137 StPO ).
Other persons were dismissed at the time of their reviews of remand after having given their personal details, for example four people who were accused of involvement in a concrete block blockade on the Hambach Railway. The police used in several cases, the threat of a presentation to the magistrate ( the judge who checks the habeas corpus ), although such was not planned, in order to extort personal data.
Since the evictions are not over yet and more people are in custody, further detention cases can come along at any time.
Mise à jour 02/10/2018 : Deux personnes lâchées de détention sous conditions.
You can find further information on the prisoners on the blog of Anarchist Black Cross.
N’oublions pas nos prisonniers, brisons l’isolement et écrivons des lettres !!!
Nous continuerons d’essayer de documenter et de mieux faire connaître la violence policière et d’autres formes de répression.
Si vous voulez nous raconter quelque chose que vous avez vécu, vous pouvez nous écrire ( mieux crypté ) : legalsupporthambi@nullriseup.net
- Faites attention que dans votre rapport, vous ne devez ni vous incriminer ni d’autres activistes. Par conséquent, ne nous écrivez pas ce que vous ou d’autres avez fait ou non.
- Veuillez indiquer le lieu et l’heure exacts de ce qui s’est passé.
- Si vous avez des photos, des vidéos, des certificats médicaux ou d’autres preuves, veuillez les attacher à votre rapport.
- Veuillez également écrire si nous sommes autorisés à publier votre rapport ou une partie de celui-ci.
Toute personne qui, par la suite, reçoit une lettre de la part de la police, d’un procureur ou d’un tribunal et souhaite obtenir de l’aide peut contacter le Anti-Repressionsgruppe Rheinisches Revier ( Groupe anti répression en bassin de lignite rhénanien ).
Contact: antirrr[æt]riseup.net
Out of Action, un groupe d’activistes informe sur les conséquences psychologiques de la répression et de la violence dans le contexte de la résistance politique de gauche. Il fournit les premiers secours émotionnels aux individus et aux groupes concernés.
Contact: outofaction-koeln[æt]nadir.org, 01776957448
Dans le cas de répression et de plaintes, par exemple contre les envois, il y a des coûts.
Merci d’envoyer votre don à :
Titulaire de compte : Schwarzes Kreuz Dresden
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